La question de la dot: Pour ou contre?

Dans la vieille Afrique, celle des paysans, des éleveurs , des pêcheurs, et des chasseurs, la jeune fille avait une place bien limitée, n'ayant pas des capacités physiques comparables à ceux du sexe masculins. Un bébé garçon signifiait plus de main d’œuvre pour la famille et un bébé fille, rien du tout... enfin,presque rien, il restait la cuisine, le ménage et la dot de son mariage! OUI, LA DOT qu'elle ramènerait à sa famille, du moins ce comme gage des dépenses occasionnées pour elle avant de rejoindre cette famille dont elle serait dès lors, à jamais membre!

bah, il fallait bien récupérer tout cet investissement fait en elle et on pouvait pas la donner "gratis" à d'autres!

Elle n'héritait de sa famille de naissance, puisqu'on l'avait cédé à d'autres contre quelque chose (La dot!)

Ses enfants appartenaient uniquement à son mari, elle même d'ailleurs! N'avait on pas payé sa dot???

La question de la Dot: Pour ou contre?


Traditionnellement, dans nos sociétés africaines, la dot était l'ensemble de présents qu'apportaient un homme et /ou sa famille pour "acquérir" sa nouvelle femme. Tout homme qui ne s'acquitait pas de la dot n'avait pas de notoriété en société et dans la famille de sa femme. Il y avait même des cas où lorsque la femme venait à décéder, le mari veuf devait s'acquitter de la dot avant de pouvoir enterrer la défunte.
La dot était incontournable dans toutes les traditions africaines.

Aujourd'hui, à l'heure où les jeunes filles sont instruites et gagnent parfois plus que leurs prétendants et que les droits de la femme sont unanimement reconnus, la question de la dot se pose. 
  • Faut-il la payer?
  • Pourquoi la payer?
  • Qui va la payer?
  • En tant que parent, quelle dot exiger?
Toute jeune fille encore, je me suis hasardée à poser la question à certains contemporains...

Ablavi, 24ans, étudiante: La dot est un fait culturel et en tant que jeune fille africaine , vivante en Afrique, je crois qu'il est de mon devoir de faire perpétuer cela; Je me ferai doter mais je prierai mes parents pour que la dot soit modeste. Il ne s'agit pas de ruiner mon futur mari tout de même mais qu'il puisse m'honorer devant nos traditions; car la dot est une tradition africaine.

Pour Essé, 26ans, diplomée et mariée, la dot est  un impératif et quelque soit le montant de celle ci. Élever une fille n'est pas facile, pour se marier, il faut avoir les moyens. Un homme doit pouvoir payer entièrement la dot de sa futur femme. Il ne s'agit pas pour lui de penser avoir acheté sa femme mais c'est son devoir d'homme envers sa belle famille. Moi, je suis béninoise et chez nous la dot coûte assez chère par rapport au Togo.

Chris, 25ans, étudiante: Il ne faut pas exagérer le cout de la dot mais il faut qu'elle soit faite. Quand un homme n'a pas payé ta dot, il ne te respecte pas. quand il est venu faire la dot chez ta famille, il sait avoir pris un engagement moral et te respecte

Carmen, 27ans, étudiante: je suis absolument contre la dot! c'est comme me faire acheter. Si un homme veut m'épouser, on fait un petit repas avec les parents et on annonce les fiançailles, c'est largement suffisant!

Monsieur M.: Je suis père de 10 filles, et sincèrement, c'est toujours une joie que de recevoir la dot. c'est traditionnel, c'est une fête entre les familles. Mais la dot ne doit pas être exagérée; avec les soucis financiers de notre temps , exiger une trop grande dot empêche les jeunes de se marier ou ruine le couple. La dot honore la fille et le monsieur en premier et surtout la famille de la mariée.

Arsène, 32ans, Travailleur: Je suis en couple avec une fille depuis six ans; je voudrais l'épouser mais sincèrement, je n'ai pas l'argent de la dot, nous essayons de la réunir à petits coups, je n'ai rien contre la dot mais elle n'est pas facile à payer. Mais je tiens à la payer en preuve d'amour pour ma petite amie.

Eli, 25ans, diplomé: La dot, je ne suis ni pour, ni contre, je sais juste que je dois la payer. c'est incontournable.

Faouzia, 34ans, Coiffeuse: J'avais tellement envie de me marier, mais mon petit ami n'avait pas assez d'argent et donc j'ai contribué à payer ma propre dot pour la famille. Parce que je voulais avoir le respect des miens et de mon couple. mais aujourd'hui, ça va de travers dans mon couple. Je regrette d'avoir contribué à payer la dot, je crois que mon mari ne me respecte pas pour cela et il me l'a déjà craché au visage, que c'est moi même qui ai payé ma dot...


Devant tant de témoignages de pour ou contre la dot, la question demeure mais il serait à mon avis regrettable que cette si belle tradition ne soit valorisée; mais toutefois que la dot ne soit exagérée!!!

A vos avis!!!



 


Commentaires

  1. Considérer la dote comme un tradition est juste, mais en faire alors une obligation incontournable est simplement absurde. Les cultures sont faites pour évoluer et les traditions pour changer, tout du moins s'adapter au contexte.
    Gardons la symbolique. Un franc, un collier en bois, un verre en crystal, un livre, une danse...
    Qu'elle n'empêche pas l'amour entre une famille riche et une famille pauvre. Les castes les plus aisées ont toujours su que la dot était un rempart à la mixité sociale et servait de filtre.
    Je doute que nous acceptions qu'un marriage puisse être légitimépar une fiche de paie!

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  2. Je dirais que c'est une pratique révolue. Donner des biens en échange d'un être humain, c'est carrément nous ramener à l'époque de l'esclavage. Je suis désolé mais je suis vraiment contre.

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  3. A JE PENSE QUE LA DOT RESTE UN DES PILIERS DU MARIAGE AFRICAIN ET QU IL SERAIT IDIOT DE LE DETRUIRE EN VOYANT CEUX DES BLANCS

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