Togolaises: Payons nos coiffeuses!

Je me le suis souvent demandé et cela m'a toujours semblé si curieux de constater que les coiffeuses ne faisaient pas partir des personnes les plus aisées au Togo.

 Oui je suis sérieuse. Sans blague.  

Le tarif minimal pour un geste de coiffure ou de tissage est de 2500 FCFA et à raison de deux clientes par jour, une coiffeuse devrait avoir une paye minimale de 5000f par jour et donc un salaire mensuel de 150000FCFA. C'est important, quand le SMIG est a 35000F et la licence professionnelle est a 145000FCFA.  

Mais pourquoi donc, celles qui font ce métier, peinent elles à vivre de cela ? 

 Je n’ai pas cherché bien loin ; J’ai demandé à mes deux coiffeuses préférées Tabita et Egnonam 

•  Tabita : Notre travail est bien rentable ; les difficultés sont liées au fait qu’il ya de nombreuses coiffeuses et donc la clientèle est très partagée ; mais en réalité, c’est le manque d’argent qui existe dans ce pays ; et les personnes qui viennent se tresser à crédit.  

Elle ne s’étendit plus en larges explications, et je devinai sans doute qu’il s’agissait pour elle de n’offenser des clientes, rechigneuses à régler les frais de leur coiffure ; car personne n’aime fréquenter une coiffeuse bavarde et indiscrète, même moi. 
En tête à tête avec Egnonam et qui sans doute épuisée moralement par les dettes nombreuses des « fidèles clientes », elle délia sans langue pour me confier toute la question  

• Egnonam : Je suis fatiguée de ce travail ; Si tu ne sais pas t’y prendre, tu travailleras à perte d’argent et de santé. Toutes les clientes demandent systématiquement un rabais sur le prix des coiffures, alors que le coût de la vie s’élève. Mais ce qui m’énerve le plus, c’est les clientes qui viennent se faire entretenir, sans avoir le moindre sou. Tu effectue un lavage, tu prends un tissage, tu leur pose cela et à la fin, même pas au début, elles te disent qu’elles n’ont pas d’argent et vont te payer plus tard. Si tu as de la chance, tu auras la moitié peut être en un mois sinon, rien. c’est parce que nos clientes nous trichent et nous volent que notre pouvoir d’achat est si faible ! Et après, elles nous traitent de prostituées parce que nous nous faisons entretenir par les hommes. Nous n’avons pas le choix ; Je veux quitter ce travail ! 

 

• Moi : Ne pouvez vous pas réclamer d’avance, vos sous ? 

 

• Egnonam : Dans notre contexte africain, cela ne se fait pas ; il faut être respectueuse du client et d’aucuns en profitent ! 

 

 Togolaises, payons et payons de façon respectueuse nos coiffeuses… et vous toutes belles dames d’Afrique et d’ailleurs. Car « insensé si tu crois que je ne suis pas toi »